J’ai toujours aimé lire, mais j’avais oublié à quel point c’était le cas. Autrefois, je délaissais la lecture par “manque de temps”. Chose certaine, la pandémie de 2020 (qui s’est étendue sur 2021) m’a donné toutes les raisons du monde deprendre le temps de recommencer à lire. En tout, j’ai lu 20 livres cette année, ce qui me surprend moi-même: je pensais avoir de la difficulté à en lire plus de 12!

J’ai un fichier Google Sheet dans lequel je garde une liste à jour des livres que j’ai lu depuis 2020, chacun avec une note d’appréciation ou une date d’abandon (avec pourcentage de complétion). Voici donc pour votre plus grand plaisir les 8 livres que j’ai lus cette année pour lesquels j’ai attributé une note de 4.5/5 ou plus. Bonne lecture!

Dune (Frank Herert)

Pouvez-vous croire que je n’avais jamais lu Dune avant l’automne 2021? Ce classique de 1965 par Frank Herbert ne nécessite plus d’introduction. Ce qui m’a poussé à le lire fut évidemment l’adaptation cinématographique de Denis Villeneuve sortie en salle au mois d’octobre cette année. Je savais que de réaliser ce film était l’ambition la plus profonde de Villeneuve, ce qui était pleinement suffisant pour piquer ma curiosité. Toutefois, quand j’ai appris que deux des plus grands réalisateurs de l’histoire - Alejandro Jodorowski et David Lynch - avaient chacun tenté le coup et échoué de façons différentes, il n’était plus possible de résister à la tentation de lire le livre.

Je dois admettre que j’avais peur au moment de commencer ce livre de le trouver trop “difficile”. En effet, j’avais entendu toutes sortes de choses au fil des années sur l’oeuvre “impénétrable” de Herbert. Il est vrai que le niveau intellectuel requis pour pleinement saisir les subtilités de l’histoire est plus élevé que la moyenne, mais ce que j’avais sous-estimé était l’habileté de Herbert pour nous guider avec une main invisible au fil de la lecture. Par exemple, on est souvent confronté à des mots nouveaux comme Bene Gesserit, crysknife, thopter, Fremen, Shai-Hulud… Sans dictionnaire, on peut commencer à craindre qu’on perd la moitié du sens de l’histoire par manque de vocabulaire. Toutefois, Herbert est un expert pour créer des phrases qui donnent un contexte suffisant aux mots afin de deviner leur définition sans problème.

L’envergure de l’histoire est absolument massive. Mes moments préférés étaient ceux dans lesquels Herbert réussissait à résumer des siècles ou décrire l’importance capitale de certaines actions en un nombre limité de mots. Chaque phrase dans le livre est lourde de sens et donne l’impression que le livre contient une histoire bien plus grande que celle qui nous est racontée.

4.5/5

Bonus: J’ai visionné le film de Villeneuve en IMAX et je trouve que l’adaptation est très réussie. Je lui ai accordé la même note: 4.5/5!

En as-tu vraiment besoin? (Pierre-Yves McSween)

J’ai d’abord découvert Pierre-Yves McSween à travers ses chroniques aux ondes de 98.5 fm. Je suis rapidement devenu un fan de son franc parler, de sa bonne humeur contagieuse, et de sa vision du monde financier. J’ai reçu ce livre en cadeau en 2017, mais je ne l’avais jamais lu avant cette année. En effet, je l’ai même revendu sur Marketplace avec la description suivante: “On dirait que j’en avais pas vraiment besoin”!

Suite à la lecture de Les millionaires ne sont pas ceux que vous croyez (plus bas dans cette liste), j’ai toutefois voulu donner une seconde chance au livre de McSween. Je n’ai pas été déçu! Je l’ai lu avec ma conjointe dans le lit avant de dormir (oui, c’est très quétaine). Ça nous a permis d’avoir des discussions très intéressantes au sujet de notre futur common et j’étais heureux de voir à quel point nous étions alignés.

Les conseils que McSween donne dans cet ouvrage sont sincères, et ça se sent. C’est le genre de livre que je recommanderais aux parents qui se désolent que les cours d’économie familiale ne font plus partie du programme aux écoles secondaires.

4.5/5

Four Thousand Weeks (Oliver Burkeman)

Ce livre m’a été recommandé par un collègue de travail. Voici comment il le décrivait:

I just finished reading (actually, listening to) this amazing, profound book on the perils of productivity at all costs. The author, a self-confessed ex-productivity nut (like yours truly), dispels the myths of time management one by one. From the popular GTD method to FOMO caused by social media, and the anxiety and stress it produces, he covers everything and makes you realize how futile the quest for Inbox Zero truly is. We only have four thousand weeks to live, on average. What are we prioritizing. It made me realize some of my own ticks and patterns, and how I need to rethink my to do list. My favorite part of this book, JOMO: the joy of missing out, or how to turn FOMO into something you can be joyful about. Read it, think, breathe, relax. It’s all going to be ok in the end.

Étant moi-même quelqu’un qui a de la difficulté à gérer son temps de manière satisfaisante, j’ai décidé de me lancer dans le livre sans trop d’attentes. À ma grande surprise, c’était exactement le type de lecture qu’il me fallait à cet instant précis. Je me sentais parfois comme si le livre était un psychologue qui devinait mes pensées et savait exactement quoi me dire pour me permettre de pousser mes pensées plus loin.

Ce livre ne vise pas à vous donner la recette miracle pour parvenir à vos fins et terminer tous vos projets à temps, bien au contraire. En fait, l’auteur essaie de nous communiquer sa prise de conscience sur la véritable nature du temps. On ne peut pas tout contrôler. On va toujours avoir à prendre des décisions déchirantes entre des objectifs contradictoires. C’est normal. Et c’est souhaitable de l’accepter afin de pouvoir (ironiquement) mieux profiter de notre temps sur Terre.

Une oeuvre profonde, à la fois réconfortante et motivante, que je me dois moi aussi de recommander chaudement.

5/5

Le comte de Monte-Cristo (Alexandre Dumas)

Difficile de trouver un classique de la fiction francophone plus intemporel que Le Comte de Monte-Cristo. Complété en 1844 par Alexandre Dumas en collaboration avec Auguste Maquet, le roman raconte l’histoire d’un marin, Edmon Dantès, qui se fait injustement voler une vie prometteuse par des amis jaloux. On découvrira au fil des pages toutes sa souffrance et l’on suivra sa vie motivée par la vengeance.

Même si le livre souffre de plusieurs lenteurs (un chapitre complet est dédié à un tour de calèche à Rome où l’on décrit les décors), il n’en reste pas moins que la qualité d’écriture est absolument exemplaire. C’est un livre qui sait faire voyager, autant géographiquement que temporellement. Un des points forts du livre est sans aucun doute la multitude de personnages attachants à la bonne humeur et à l’optimisme contagieux.

4.5/5

Les millionaires ne sont pas ceux que vous croyez (Nicolas Bérubé)

Voilà un livre qui est tombé à point pour moi. Ici, Bérubé nous apprend que l’idée que la majorité des gens se fait à propos de la richesse est erronée. Par exemple, faut-il conduire une voiture sport pour être riche? Bien sûr que non. Peut-on dire que ceux qui conduisent une voiture sport sont riches? La réponse est surprenante: non, c’est souvent même le contraire!

Dans un monde où la publicité nous attaque quotidiennement pour mettre en question notre simplicité volontaire, il fait bon de lire un livre qui nous dit que le chemin vers l’indépendance financière ne s’apprend pas en regardant la télévision. On nous présente de vrais Québécois tout à fait ordinaires, avec la seule particularité d’avoir une valeur nette de plus d’un million de dollar. Le portrait est fascinant pour un Québécois ordinaire comme moi qui vise à parvenir à ce résultat. En fait, ce livre m’a exposé au monde de la finance personnelle et m’a permis de prendre des décisions concrètes qui, je le sais maintenant, me permettront de mieux profiter de mon temps sur Terre. L’une d’elles, par exemple, fut de commencer à investir une part fixe de mon salaire dans des fonds indiciels. Le temps nous dira bien si c’était le bon geste, mais c’est rassurant de savoir que les mathématiques et la plupart des experts s’entendent pour dire que oui!

5/5

Lord of the Flies (William Golding)

Quel meilleur moment qu’une pandémie pour lire l’histoire d’une bande de garçons qui se retrouvent prisonniers d’une île déserte?

Dans ce récit, William Golding décrit les difficultés auxquelles le groupe doit faire face pour réussir à s’organiser à travers ce défi redoutable. Comment signaler leur présence aux bateaux avoisinnants? Comment trouver de la nourriture? Qui doit gouverner? Toutes ces questions intéressantes mettent en relief le fait que l’union fait la force pour se sortir du pétrin, mais que cette force peut être utilisée autant pour le bien que pour le mal.

Bien que le ton soit léger dans cette oeuvre, j’ai apprécié le “réalisme” de l’auteur pour décrire l’évolution du groupe à travers cette expérience. Un classique, et pour de bonnes raisons!

4.5/5

Si j’avais un perroquet je l’appellerais Jean-Guy (parce que Coco est déjà pris) (Blandine Chabot)

Voilà un livre un peu fleur bleue pour lequel mon coeur a penché. Catherine, la protagoniste, trouve dans un livre emprunté à la bibliothèque un marque-page avec un nom (Jean-Philippe) et un numéro de téléphone. Elle qui est célibataire et en quête d’amour, elle se met à fabuler sur ce mystérieux Jean-Philippe. Serait-il l’homme de sa vie? Il doit bien être une perle rare, car rare sont les hommes qui utiliseraient cette “tactique” pour trouver leur conjointe. Un homme féru de lecture? Un intellectuel, comme Catherine?

Ou serait-ce plutôt un mauvais coup d’une ex de ce mystérieux Jean-Philippe, qui veut le torturer en motivant des inconnus à appeler son numéro personnel?

En lisant ces lignes, vous imaginez probablement le genre de personnage qu’est Catherine: quelqu’un de bien intentionnée, pleine d’espoir, mais qui réfléchit beaucoup trop pour son propre bien. J’ai trouvé ce trait de personnalité très attachant et c’est ce qui m’a gardé accroché au fil de la lecture. Bien que je dois admettre que l’intrigue est un peu pathétique, il faut reconnaître que le personnage de Catherine est bien écrit (j’aimerais jaser avec elle dans la vraie vie!).

4.75/5

We Should All Be Feminists (Chiamamands Ngozi Adichie)

We Should All Be Feminists est une adaptation de la présentation “TEDx Talk” donnée par Chiamamands Ngozi Adichie en 2007 où elle raconte d’après ses propres expériences ce que signifie qu’être une femme aujourd’hui. Étant un homme blanc hétérosexuel (donc parmi les personnes les plus privilégiées au monde), j’ai trouvé ce texte courageux, fort et … drôle! Chiamamands a une approche chaleureuse et inclusive qui donne envie de se rassembler autour de la cause des femmes, sans démoniser les hommes. Je le recommande à tous. 😉 Voici la présentation originale:

4.5/5